vendredi 4 novembre 2005

Trois jours sur une île

J’avais 47 ans au moment de notre rencontre, et elle « ma petite Delphine »
bien qu’elle mesure un mètre soixante-dix-huit, 22.
J’étais riche, elle était belle. En plus elle était actrice,
et les réalisateurs de films couchent avec leurs actrices
penchées sur mon lit, si je dois mourir un jour à l’hôpital
plutôt que dans un accident d’avion.
Certains films, même, paraissent ne pas avoir d’autre motivation essentielle.
Ayant réalisé cinq (5) films et publié dix (10) romans, je fais peur à tout le monde.
Delphine est la femme que j’imagine à côté de moi,
quand le taxi s’arrêta devant ma résidence de San José,
mais ce fut un verdict qui n’a rien d’un acquittement.
J’y avais même déjà renoncé au moment où je revins de Paris,
comme je me taisais, elle a enfoncé son clou,
deux Mouches plus tard.
Je ne sais pas si elle s’en est rendu compte mais
j’étais sans le vouloir un professionnel moderne
jusqu’à la fin des années quatre-vingt-dix ?
Je me préparai au micro-ondes un plat d’Arroz Tres Delicias.
C’est vrai ! Je suis parti très tôt de la maison, j’avais quoi, dix-sept (17) , dix-huit (18) ans ?
et je m’apprêtais à renoncer à réaliser « les Echangistes de l’autoroute »,
et au besoin de consulter dix-neuf (19) spécialistes, il y en a d’excellents à Marseille.
J’avais commencé à prospecter, en indiquant que j’ avais un « éventuel contenu sexuel ».
J’ai eu droit à un verdict moins sévère que la mort
peuvant réunir les avantages commerciaux de la pornographie et de l’ultraviolence.
Certes les jeunes sont encore chez leurs parents aujourd’hui,
et pendant que le plat chauffait,
Mastroianni, Delphine et Maman parlaient un anglais tout à fait correct,
souhaitant en savoir un peu plus, tout au plus un pitchn,
j’ai rajouté de la purée de piments Suzi Weng
dans le pétrin sans risque d’erreur.
Ma note d’intention se limitait à une phrase :
" Papa, si siamo parlati cosi poco ! "
Il y eut une sonnerie,
je retirai le plat du four et une dizaine de fax,
mais que faire de mes sœurs demanda un producteur européen,
j’eus le temps d’éliminer les trois (3) premières filles
au bout de deux (2) minutes à moins de cent (100) kilomètres
dans cette maison des Alpes-de-Haute-Provence (04).
J’étais attendu.
Elle était nue, debout,
comme dans la séquence du cimetière de Huit et demi (8,5).
Voilà, c’est ainsi qu’a débuté la plus grande histoire d’amour de ma vie,
comme on introduit un DVD au hasard dans le lecteur espagnol…
( qui sont généralement d’une rapidité surprenante, davantage que partout ailleurs en France, et plus.)

par François-Michel Weyerbecq

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