mercredi 1 février 2006

"Donnez-moi mes lunettes" sont ses derniers mots

Je viens de fêter mes 94 ans.
C'est pas le feu, depuis toujours.
La fascination pour le peu.
L'allumer et en jouer.
La complicité avec les vautours, de grandes joies dans les bois.
L'allumer, en jouer, les maîtresses et les rêves vagabondent dans les flaques.
Et dire qu' à 77 ans, je mourrais d' être brûlé, pas enterré.
Entre elles et moi, le peu d'univers depuis toujours.
Une relation à l'envers, tout dans les élans et l'admiration des mamelles.
Dans les écarts soyeux, dans l'expérience des limites et de la haine des choix.
Entre lui et les autres moi, le pieu.
Dans mes élans de générosité de salon et de tendresse à gazon.
Dans les écarts aux limonades de la délinquance parfois.
Alors, aujourd'hui forcément, ma vie c'est le bleu.
Entre lui et les autres couleurs, ma gerbe attend mes yeux à éteindre.
Les vies à sauver. Les filles à sauter.
Au risque de sa propre sale vie.
Entre lui et lui, il est trop tard et la danse des feux rouges grillés pour quelques seins interdits.
Vivre, ailleurs, sirène hurlante. Silence.
Ma vie, c'est le jeu. L'énergie du jeu. Silence.
Qu'il faut hurler. Dans le fion.
Dans mes gerbes, dans 72 heures, l'attendre sans dormir.
Je l'aime comme ça mon fumier...

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