Comment raconter cette histoire ?
Il est très beau. Il est plus jeune qu'elle, il a peut-être 90 ou 91 ans.
Elle en a plusieurs de plus.
Elle a l'air de se sentir laide, déplacée.
Elle le désire sans doute. Peut-être même que cela la gène.
Lui, on ne sait pas trop non-plus ce qu'il ressent.
Quelque chose les a rapprochés.
Il l'a plusieurs fois appelée par son petit nom alors qu'elle n'a rien dit, elle s'est tue, elle n'a pas dit un mot pendant 2 h 30.
Elle n'a fait que lire en chaussettes à côté de lui.
Il a fait pareil en faisant la remarque. Elle était allongée sur les canapés.
Elle rigolait parfois en lisant.
Quelque chose ou rien ne s'est passé.
Il est beau.
Tout ce qu'il dit est forcément intelligent, d'ailleurs il est intelligent.
D'ailleurs, il faut dire qu'il ne se contente pas d'être intelligent.
Il écrit bien, il est doux et marrant. Il lui fait des blagues mais gentiment.
Il a l'air gentil dans l'âme.
C'était peut-être aujourd'hui, à cause d'un lendemain de cuite, il était comme amorti. Possible
.On suppose qu'il l'aime bien.
Il est des plus vulgaires parfois, et pas que dans la forme. Il veut choquer.
Elle aime çà quelque part.
Ils font tous par trop gosses, sinon.
Il essaye de se la jouer, de temps en temps.
Il est solitaire. Dans ce petit monde formaté, c'est un cas un peu à part.
Maintenant que c'est un beau gosse les mecs l'aiment moins.
Avant il était considéré comme un rebelle.
Maintenant les autres comprennent ce que cette rébellion cachait de sensualité.
Elle, pour la première fois depuis longtemps, elle se sent en sécurité, quelque part, à côté de lui quand il lui parle.
Elle aimerait passer tant de temps à côté de lui, à prendre son temps et ne rien faire, et petit à petit parler, se découvrir, ne plus se méfier.
Ce n'est pas un killer, elle n'aime pas les killers.
Pour une fois, et elle le traite comme tel : elle ne donne rien, elle prend.
Elle prend tout.
Maintenant qu'elle y pense, c'était déjà le cas dans une autre circonstance.
C'est normal.
Il lui faut bcp d'énergie pour le reste.
Le reste, c'est sa vie à elle, qui est lourde à porter.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire